Sur les tableaux anciens, on les appelait "vanités". Suspendus aux murs, bien en vue, on les nomme "trophées".
Signe transversal et intergénérationnel, on compte les cors avec fierté, on relate les chasses avec passion.
Cette persistance de l’os-tête recomposée de poils et de yeux de verre par le taxidermiste est tellement fascinante que l’idée impertinente a surgi : réinterpréter ces "massacres" et désacraliser leur accrochage imposant.
Jamais nous n’avons été si prés d’être à l’égal de dieu.
Derrière la performance réalisée en mai dernier par le biologiste Craig Venter "C’est la première fois qu’un être vivant n’a pas d’ancêtre, qu’il a pour père un ordinateur", a reconnu Joël de Rosnay.
Nous repoussons sans cesse les limites de la mort et de la vie.
Nous pensons être invulnérables, infinis…
Le crane d’un animal mis à nu nous renvoie face à notre propre finalité, os puis poussière.
J’ai choisi de réactualiser un message oublié : Remettre au "gout du jour" ces crânes, vanités de notre propre existence.… L’os laqué, brillant, ciré, gravé, phosphore dans sa nuit retrouvée et témoigne, dans une vibrante allégorie, de son appartenance au monde vivant de l’art contemporain.