À Longuay s’élève un château qui n’en a que le nom. À l’angle, la Grange aux dîmes, évidente comme une pierre, lui rappelle son ancienne vocation.
Le temps et la nature, indifférentes, s’incrustent dans les fenêtres maculées des deux immeubles.
Devant elles, posée en équilibre précaire, une machine de vision, sorte de camera obscura de l’ère numérique, archive les apparitions.
Dans son regard ralenti, elle recueille les reflets : lumières du paysage, mouvements du vent, vol des oiseaux, tracé des insectes, aléas du climat.
Les portraits de paysages qui prennent et reprennent forme devant nos yeux sont, à proprement parler, surnaturels.
Entre le regard de l’Abbaye vétuste et l’obturateur numérique, des parenthèses s’ouvrent. Nous passons dans le temps des mousses, dans la lumière qui nous ignore.