Ces résidences d’une année sont dédiées à des artistes chercheurs et chamanes dont la quête déborde de toute part la question de l’art pour aller chercher, au fond d’eux-mêmes, de la matière et du vivant qui les entoure, les bribes, les traces, les restes, les preuves immenses et dérisoires d’une humanité glorieuse en phase avec les incertitudes de l’univers.
Les premières résidences débutent le 20 février 2014.
Elles durent 12 mois, davantage si nécessaire.
Elles se déroulent à proximité de la Maison Laurentine, entre Châteauvillain et Auberive, sur l’exacte frontière entre le Pays de Langres et le Pays de Chaumont, en bordure du massif forestier naturel enchâssé entre les deux vallées de l’Aube et de l’Aujon.
Site exceptionnel propice à la lenteur, au silence, à la méditation, à l’action.
Les deux premiers résidents sont Céline Guillemain et Mickaël Valet.
Céline Guillemain : "Matières Rétives"
Elle expérimentera l’exploration de matériaux divers, se confrontera aux transformations du métal, comme aux propriétés des plantes qu’elle cueille, cultive et utilise dans sa vie quotidienne.
Céline Guillemain a déjà présenté deux grandes réalisations à la Maison Laurentine :
"ultramarine" en 2010 (++)
"Métaplume" en 2011 (++)
"depuis la faille" installation réalisée lors d’une résidence dans les territoires aborigènes du Sud de Taiwan. (++)
Mickaël Valet : "La Forêt Apatride"
Mickaël Valet veut créer le plus grand parc naturel trans-national jamais imaginé par l’homme :la Fôret apatride.
Avec ’’7000 chênes’’ (Documenta 7, Kassel 1982), Joseph Beuys commence la plantation de 7000 chênes, action qui se poursuit sur plusieurs années, sur toute la planète, même après la mort de l’artiste en 1986.
En 2012, Mickael Valet renouvelle et amplifie la vision de Joseph Beuys avec "la forêt apatride".
Ce projet, en cours de développement, est accompagné par la Maison Laurentine avec le résidence ("dans les plis de l’obéissance au vent") de 12 mois consacrée à ce projet.
Dans le cadre de la manifestation "d’abord les Forêts" Mickaël Valet à :
réalisé, en 2011, une action de 5 semaines en solitaire dans la forêt intitulée "Dérive / L’ïlôt"
présenté deux sculptures, en 2010, "Le Cure Dent" et "le glacier".
« L’œil égaré dans les plis de l’obéissance au vent », Paris GLM, 1956
Le poème de Victor Hugo :
" Le ciel étoilé a des constellations rares et prodigieuses qui ont pour mission de se rapprocher sans cesse et doucement des mondes misérables et de les éclairer peu à peu d’un jour qui commence par être crépusculaire et qui arrive a être flamboyant ; il y en a d’autres également sublimes qui ont pour fonction, non de s’approcher, mais d’attirer, double effort, double et terrible labeur. Les unes descendent, les autres font monter. Les unes s’engouffrent dans les ténèbres, les autres se mettent à suer des flots de lumière ; celles-ci se jettent à la nage dans le firmament et ramènent du fond de la nuit des étoiles pâles et échevelées ; celles-là sans se déranger, se changent en feux de paille et de fagots dans le grand âtre noir et réchauffent les pauvres noyées.
...
J’ignore où cela commence et où cela finit, j’ignore ce qu’il y a devant, derrière, au milieu, à droite, à gauche, à l’est, à l’ouest, au sud, au nord ; je ne sais pas l’intérieur, ni l’extérieur ; je vois des astres, des astres, des astres ; je vois des étoiles, des étoiles, des étoiles ; je vois des constellations, des constellations, des constellations ; je vois des rayons mêles à des splendeurs nouées à des flamboiements, des éblouissements perdus dans des contemplations, des contemplations plongées dans des éblouissements ; je suis pris dans un prodigieux tournoiement de la roue aux moyeux d’or. Où cela va-t-il ? Je n’en sais rien. La nuit est l’ornière des étoiles."